Les aventures indiennes se terminaient à Mumbai, mais encore fallait-il y arriver! Une journée de voyage en auto, les adieux mouillés fait au chauffeur et des nombreuses heures d’attentes dans la gare, notre train de nuit est finalement arrivé en gare. Nous avons ensuite un peu joué du coude et atteint nos sièges-couchettes superposées situées dans le couloir du wagon….Une fois la folie de l’organisation des nombreux bagages collectifs de tout et chacun et après avoir délogé tout les gens qui maximisaient la confusion vis-à-vis de nos numéros de sièges en les utilisant, nous nous sommes installés pour passer la nuit qui s’est… très bien déroulée, malgré la surpopulation évidente! Bon, un sommeil aux aguets, les pieds sur les bagages, le tout bien attaché, mais bon, cela fait parti du jeu! Nous avons eu de la chance, Améliane étant petite, elle a pu prendre deux bagages et deux sacs avec elle dans sa couchette ( en utilisant le plafond ). Toute la petite famille en petite boule, les espaces sous les couchettes étaient déjà utilisés…
Le court séjour à Mumbai nous a permis de jouer aux touristes en allant voir la célèbre porte de l’inde, faire un pied de nez au terrorisme en entrant dans le grandiose hôtel Taj Mahal Palace et en mangeant dans le café Leopold. ( cibles d’attentats majeurs en 2008). Aussi, nous avons passé nos dernières journées à sillonner des rues pas mal moins touristiques du marché autour duquel nous vivions ! et des rues de bidonville environnantes. ( hôtel moins cher, quartier excentré) Nous avons manifestement marché dans les rues les plus pauvres que nous allons oser marcher dans notre vie, mais l’étrangeté de notre présence parmi tous ces gens qui vivent et s’organisent suscita davantage de surprises que d’animosité. Certains nous saluaient même! Et personne, de toute la balade, ne nous a demandé d’acheter ou de donner quoi que ce soit! Bon, nous n’avons jamais trouvé les restaurants que nous souhaitions rejoindre à travers ces rues ( vraiment, vraiment locaux) , mais nous avons fini par en trouver d’excellents plats dans une pâtisserie locale. Quelle belle finale!
Après l’Inde et toutes ses palettes de couleurs et d’émotions, les extravagances des Émirats arabes nous attendaient! Pourquoi ne pas se lancer dans les extrêmes des villes de la démesure crées de toutes pièces aux alentours de Dubai! Un tout petit arrêt, forcé, mais choisi, puisque les billets d’avion passants par là vers l’Afrique du sud coutaient vraiment moins chers. D’un bidonville et d’un marché indien, nous sommes passés par un 23 heures, dans un hôtel extrêmement chic ( le moins coûteux que nous avons pu trouver) à nous prélasser sur de confortables chaises longues à l’ombre d’un soleil et de l’air brulant à choisir entre un plongeon dans une piscine en plein désert ou un jacuzzi….. Et nous n’oserons pas trop entrer dans les détails de nos (nombreuses) assiettes remplies par le bar à salades, crudités, condiments, et plateaux de fromages à volonté offerts en entrées……
C’est le ventre encore ( trop !) plein que nous sommes arrivés en terre Africaine. Le feeling était bon, vraiment bon. Sans aucune attente, Caro est revenue à son coup de coeur de voyage en remettant les pieds là bas. Nous y avons tout de suite été bien accueillis par tous les vraiment très généreux hôtes qui ont croisés nos routes. À Prétoria, capitale administrative de L’Afrique du Sud, nous logions en face d’un superbe parc, célèbre statue de Nelson Mandela. Cela tombait bien! Après tout, c’est à cause de son décès d’il y a trois ans que Maël s’était intéressé à son histoire, à celle de ce pays, par le biais d’un projet. C’est même Maël qui avait choisi cette destination.
Après la ville, nous sommes partis en voiture, le moyen de transport à privilégier du côté de la sécurité dans ce pays pour nous rendre dans un « chalet » dans une réserve. Un truc loin, bien loin, à la frontière du Mozambique ( la meilleure option d’épicerie s’y trouvait d’ailleurs!). Nous y sommes restés 5 jours, perdus dans la savane, à scruter les lions et guépards.
Nous avons été tellement chanceux! Nous avons vu et vécus avec pleins d’animaux! Des zèbres, des phacochères, des girafes, des zébus, des impalas, et autres animaux impressionnants venaient carrément sur notre terrasse! Imaginez Maël et Amé en train de faire des math, assis à la table dehors et que tout à coup, 6 zèbres viennent faire leur tour autour de la table! Nous avons aussi fait deux jours de safari dans notre voiture de location, à sillonner des chemins de brousse à 15 km/h, dans un territoire aussi grand que la Belgique! Nous avons scruté et cherché, juste ça c’était amusant. Mais, en plus d’avoir vu tous les animaux qui venaient naturellement chez nous, nous avons croisé des buffles, une hyène, des dizaines des sortes de gazelles, un crocodile et son bébé, des éléphants trois fois hauts comme notre voiture, des oiseaux magnifiques, un lion! Qui chillait dans les hautes herbes et un guépard qui passait par là! Franchement impressionnant! Les gens payent des milliers de dollars pour essayer de voir un lion ou un guépard. Ils partent en tour guidés et traquent les bêtes durant des jours pour revenir bredouilles. Nous, avec notre petite auto, dans les voies plus fréquentées car moins reculées de la réserve, nous avons vu tout ça! Juste le prix de notre entrée au parc pour une journée. Franchement au-delà de nos espérances!
Ensuite, ce fut à Cape town. Une belle ville vibrante avec un port animé et plus touristique. Plus de blancs un peu. On dirait qu’ils sont tous ici! Ils vivent dans leurs petites rues et minuscules quartiers protégés, gardés 24h sur 24h. Des gardes partout. Des grilles sur toutes les portes et fenêtres, sur tous les terrains, des codes d’accès, des barrières électrifiées. C’est gros, mais tout le monde semble habitué à vivre en cage. Seulement quelques rues sont fréquentables pour nous, les autres trop dangereuses. Et il faut tout de même toujours se déplacer en groupe. Les joggeurs se regroupent. Tellement dommage! Nous avons été bien accueillis et guidés à travers les rues qu’on pouvait marcher. C’est sérieux. Nous avons une magnifique maison à deux étages, piscine lave-vaisselle, laveuse, trois chambres, trois salles de bain, une terrasse aussi grande que trois stationnements qui donne sur le port, donc avec vue sur la mer!,et les montagnes pour une bouchée de pain… Mais, même si nous étions au bord de l’eau on ne nous conseillait pas de nous y rendre à pied le soir. Et le jour, si on tenant à marcher, on devait le faire avec rien dans les mains, rien dans les poches. Sauf un 50 $, caché sur soi, à donner à la personne en cas d’attaque. Un taxi est toujours plus sûr. Et cape town est la ville LA plus accessible! Drôle de vie que celle des habitants blancs d’ici. Les maisons sont tellement belles et colorées! Il fait beau et encore chaud malgré l’automne avancé et les montagnes qui encerclent la ville rendent cette ville unique au monde. L’Afrique du sud est le paradis du plein air, des grands espaces, du beau climat, de découvertes culturelles. Mais il y a des panneaux sur la route qui indiquent aux camionneurs les zones où ils sont susceptibles de se faire voler leurs pneus! Surtout, jamais s’arrêter n’importe où. Blancs comme noirs. Nous avons souvent la chance de discuter de cet aspect de la sécurité avec nos hôtes. Il est clair pour eux, il ne viendrait jamais l’idée a personne de se promener en ville avec sa montre par exemple, peu importe la valeur. Ce serait une provocation, presque qu’un affront qui donne une raison d’être volé ou attaqué. Fiouf! Mais tous ne quitteraient pas cette ville tellement ils en sont amoureux. Et on peut les comprendre! Nous vous l’avons dit, c’est magnifique! Et rempli de possibilités! Les rues sont belles et propres, tout est bien organisé, on s’y sent comme en Europe, sans la densité de la population. D’un autre côté, tous les blancs sont préparés à ce que le climat finisse par se détériorer. Tout le monde a son plan B, un deuxième passeport et/où un repli sur Cape Town.
Le prochain paragraphe n’est pas pour les enfants. Moins de 15 ans, sautez le paragraphe. Sérieusement. Excusez-nous. Nous nous promenions une rue « gardée » ( sécurité à tous les coins de rue) qu’on nous avait indiquée correcte pour marcher. On cherchait des souliers pour les enfants. Un homme est arrivé devant nous et a essayé de prendre le sac à dos d’un autre devant nous. Sans succès, il s’est fait pousser et crier après. Puis, il s’est retourné vers nous. Il évaluait ses chances de prendre le sac de Nico. (Nous avions le sac, vide, placé en bandouillaire, pour ramener les potentiels achats) Il était un peu plus de trois heures l’après-midi, les rues étaient bondées, mais il y avait peu de blancs. Un contraste avec le port où il est possible d’en croiser des miliers ( et des noirs aussi). Celle-là est piétonnière et cyclable. Il s’est approché de Maël qui tenait Nico par la main et il l’a bousculé pour lui voler sa casquette! Faire ça à un enfant! Après avoir évalué les risques, Caro a crié pour alerter les gens, les nombreux passants et agents. Rapidement, il a été attrapé par plusieurs personnes. Nous avons repris la casquette et nous avons foncé dans la boutique. Les enfants étaient sous le choc. Ils pleuraient et tremblaient. Dans la rue, les gens se sont mis à crier. Il a été solidement tabassé, nous avons pu voir des bâtons et entendre les cris de la foule en colère. Les enfants n’ont rien vu et entendu de tout ça. Nous n’avons pas pu suivre ce qu’il est advenu de lui. À un moment donné les cris se sont éloignés. Nous avons attendu que tout redevienne normal ( une heure). Pis on est sortis pour rentrer chez nous, le plus normalement possible, avec deux paires de chaussures neuves.
Pour la finale, nous avions trouvé un loft dans un toit, dans la maison de quelqu’un. Un village de bord de mer à 30 min d’ici. Nous avions prévu y aller en train, qui est le transport collectif local du bord de la mer…nous avons réévalué et loué une voiture! Nous voulions en louer une pour une journée pour aller jusqu’au cap de bonne espérance, maintenant nous avions plus de liberté, voilà! ? Encore ici, nous sommes très biens tombés. Les occupants du loft, nous le savions à l’avance, avaient le droit d’occuper la terrasse où nous pouvions trouver tout pour faire un braï ( BBQ Sud Africain) et même un four à pizza!!! Sachez que nous avons fait chauffer ce four tous les soirs et que cela fut magnifique! La plage était très belle, un sable pâle, presque blanc et farineux. Tout autour, les montagnes et au bout de l’une d’elle : le bout de l’Afrique! Nous avions tout un panorama depuis nos lucarnes! Il est par contre à repréciser que nous approchons de l’hiver ici et que donc, il y fait environ 16 degrés. Le soleil réchauffe bien, mais le fond de l’air est frais. Pas trop de bronzette en maillot! Et l’eau, malgré le fait que nous soyons du côté de la pointe où se trouve l’océan Indien ( l’eau de Goa, en Inde, devait être à 27 degrés celcius) ici nous tournions plutôt autour du 20….
Lors de notre virée sur la pointe nous y avons croisé une sympathique colonie de pingouins en liberté! Les enfants ont adoré les regarder couver leur nid, s’échanger la place pour la couve, plonger dans l’eau pour aller chasser en groupe, voir d’autre pingouins guetter leurs petits, voir des ados pingouins muer, les entendre crier et les voir nourrir leurs petits. Belle expérience! Nous avons ensuite poursuivi notre chemin pour arriver jusqu’au mythique Cap de bonne espérance! Tout un feeling que celui de se tenir sur la pointe de cette fameuse » oreille » sur la carte du monde! Pour les amateurs de vérité, le fameux cap n’est pas celui le plus au sud du continent ni même le lieu officiel de la rencontre des deux océans ( Atlantique et Indien). Il n’en reste pas moins que les courants se croisent clairement en face du Cap et qu’il est très facile d’imaginer le bonheur des marins d’autrefois alors qu’ils arrivaient à passer ce cap.
Une dernière aventure, avant de partir nous avons pris notre courage à deux mains et avons décidés d’affronter l’ascension de la fameuse » table mountain » qui se tient à un peu plus de 1000 mètres d’altitude derrière Cape Down. L’ascension en escalier n’est pas conseillée à tous, elle prend généralement entre 2 et 3 h selon la condition physique du grimpeur. Peut de gens recommandent de la faire avec des enfants, parce qu’elle serait trop difficile à grimper et à redescendre. Même les habitants n’auraient pas trop cette idée selon nos hôtes. Il y a un téléphérique qui mène au sommet. C’est la voie touristique classique. C’est aussi 80$ pour la famille…. La vie de cette fameuse montagne est l’attraction touristique la plus citée. On ne voulait pas manquer ça sans s’essayer au moins! Eh bien vous en doutez, Maël et Améliane ont été de vrais champions! Nous avions négocié fort, ils ont choisi quelques aliments qui leur redonneraient du courage lors de l’ascension et ils ont grimpé avec tout leur corps (!) durant deux heures! Avec la marche d’approche et la marche rendus en haut sur la fameuse table, nous avons marché presque 3h. Et cela en valait la peine! Quelle vue! D’un côté on y voyait Cape Town, son port, les montagnes qui l’encercle, l’ile nommée » robben island » où fut emprisonné Nelson Mandela durant près de 27 ans. Et puis le Cap de bonne espérance, puis le bout de l’Afrique. Les photos de ce genre de panorama ne rendent jamais vraiment justice à la beauté des paysages, mais cela valait vraiment tous les efforts! Pour la suite, nous sommes redescendus en téléphérique. Trop de roches instables dans ce décor vertigineux rendaient la descente risquée avec nos champions fatigués. Nous avons été franchement déçus par l’expérience de cette voie rapide ( mais très utile dans notre cas). Vraiment, si jamais un jour vous avez la chance de pouvoir faire cette montée, et peut-être même cette descente, on vous la conseille vivement!l
Tjs un beau voyage! Bientôt l’Europe !
Allo Caro, Nico, Maël et Améliane,
Encore une fois, je dois vous dire comment j’adore lire vos aventures époustouflants!! Wow!! Vos expériences en Afrique de Sud sont extraordinaires!!
Même si l’Europe est moins exotique, je vous souhaite une très belle continuation de voyage!!! ( André et moi nous sommes actuellement à Girone en Espagne. On vient de visiter Brigitte à Valence. Peut-être vous aller la voir!).
Je vous embrasse,
Monica